Nous avons l'habitude Eliane et moi de faire le tour du bateau ensemble mais dès les premières minutes dans l'eau je ressens des frissons et décide de remonter à bord pendant qu'Eliane continue son tour...
je descends dans la cabine pour me changer et quand je ressors le bateau a pivoté de 180° il est maintenant face à l'est et j'entends Eliane qui me supplie de lui envoyer la bouée car elle me crie qu'elle ne peut revenir vers le bateau alors que je la vois faire la planche à 2 mètres à peine sur tribord, je ne comprends pas ce qui se passe mais elle insiste je finis par lui lancer un bout qu'elle saisit et je la ramène vers l'échelle de bain.
à peine le temps de remonter à bord et de m'expliquer que le bateau dans sa rotation brutale lui est passé dessus, que le vent d'est se lève et monte en moins de 2 à 3 minutes à 30/35 noeuds avec la mer qui se creuse de plus en plus ...il nous faut quitter le mouillage au plus vite, déjà autour de nous 2 bateaux commencent à déraper car le vent continue de forcir maintenant 40/45 noeuds régulier...
nous bataillons Eliane à la barre moteur à 3000 tours moi j'aide le guindeau à relever notre ancre mètre après mètre, nous n'avons pas le temps d'avoir peur il faut à tout prix se dégager...
nous réussissons à quitter le mouillage et partons face au vagues vers le large, ça tape dur nous croisons sur bâbord un très beau voilier à 4 barres de flèche qui a dérapé d'une centaine de mètres
ne sachant pas la durée de ce coup de vent nous décidons d'aller au port mais avec les vagues de travers nous nous couchons plusieurs fois et perdons notre pavillon national.
l'entrée du port s'avère très délicate car Antibes est ouvert à l'est et ça commence à déferler
dans l'avant port nous appelons par VHF la capitainerie qui nous confirme de nous accoster à notre place réservée... nous y allons, mais ils nous est impossible de manoeuvrer entre les bateaux, aussi le personnel du port nous conseille de nous amarrer au ponton d'accueil à côté de la station à carburant, et le vent semble forcir même dans le port...
nous accostons grâce à l'aide d'un plongeur en zodiac qui nous plaque contre le quai et à plusieurs plaisanciers qui nous ont vus arriver...OUF !!! nous sommes amarrés ....et en sécurité.
Parmi les plaisanciers un Italien vient vers moi et me propose de le suivre car il a quelque chose à me montrer...
à bord de son bateau son petit fils qui était sur la plage de la Salis a filmé la scène quand le vent s'est levé, et je vois un des bateaux qui mouillait à une centaine de mètres de nous qui a dérapé et s'est fracassé sur les rochers de la digue et a finit par couler...
Plus tard le capitaine du port me confirmera que le sémaphore de la Garoupe a enregistré des rafales à 54 noeuds... (45 noeuds dans le port)
3 heures plus tard plus de vent, tout est redevenu calme et nous allons nous amarrer sans aucune difficulté à notre emplacement sur pendille.
Nous apprendrons plus tard que les 4 personnes à bord de nationalité italiennes se sont jetés à l'eau et ont étaient récupérées par des zodiac de la sécurité, sains et saufs mais choquées (ils ont tout perdus...)
Le soir pour nous remettre de nos émotions Eliane m'invite au restaurant...
photo prise le lendemain en quittant le port ...
désolant ...coulé si proche du port
retour croisière 2016
désolant ...coulé si proche du port
retour croisière 2016
nos enseignements,
tenir compte de la météo et anticiper (nous aurions dus quitter le mouillage dés que le vent d'ouest a molli)